L’Assemblée Nationale est convoquée aujourd’hui 07 juin 2018 en session ordinaire. Le communiqué du très honorable Cavayé Yéguié Dibril, le président de l’auguste chambre a été rendu public depuis le début de la semaine. C’est ainsi que les députés de la nation reprendront du service ce jour dans l’enceinte de l’hémicycle à Yaoundé.
Et comme tout le monde le sait, il s’agira de la toute dernière session de la mandature en cours. Les élus du peuple ayant consommé les cinq ans qui leur étaient consacrés à la chambre basse du parlement où, chacun a apporté du sien dans le cadre des missions qui leur sont dévolues. S’agissant des attributions de l’Assemblée Nationale, il convient de rappeler qu’elle vote les lois et contrôle l’action gouvernementale. Deux missions qui nous permettent aujourd’hui de nous pencher sur le bilan de ces élus au moment où le mandat s’achemine vers sa fin. D’abord s’agissant du vote des lois, les députés ont proposé au peuple Camerounais, les lois qu’il mérite. Un ensemble de textes dont l’application n’a pas apporté grand-chose sur l’amélioration des conditions de vie des populations. En effet, que ce soit dans le cadre du redressement de l’économie nationale, que de la réhabilitation des infrastructures, rien n’a véritablement bougé pendant cinq ans. D’où la misère qui frappe plusieurs secteurs de la vie publics. Alors que l’apport des députés à travers le vote des lois révolutionnaires, auraient apporté quelque chose de plus dans l’amélioration de la vie publique.
Goulots d’étranglement
Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, la mandature s’achève au moment où plusieurs départements ministériels n’ont pas joué leur rôle. C’est l’exemple des différents ministères qui s’occupent des questions d’éducation dans notre pays. Ces différents ministères ont brillé par leur incapacité à résoudre les problèmes de ressources humaines ou encore des infrastructures qui minent leurs départements ministériels. Interrogés sur le déficit qui caractérise ces secteurs, les différents chefs de département n’ont eu d’autres raisons que de faire croire au public que le gouvernement est à pied d’œuvre pour résoudre les problèmes qui paralysent au fils des ans le système éducatif Camerounais devenu très peu compétitif. On ne comprend pas pourquoi les députés n’ont pas interpelé les ministres de tutelle sur la clandestinité qui caractérise le fonctionnement de certains établissements scolaires du secteur privé laïc dans notre pays. D’autres domaines de la vie publique ne sont pas en reste. Plusieurs dossiers qui devraient concourir à la promotion des secteurs tels que la santé par exemple ou encore l’agriculture sont encore dans les tiroirs des membres du gouvernement, sous l’œil cynique des députés sortants complices.
Les enveloppes destinées au financement des micro-projets ont pris d’autres destinations. Les députés s’en sont servi pour financer leurs affaires, créer des unités de production, ou encore aider des frères, des cousins et des neveux à s’acheter des billets d’avion pour quitter ce pays qu’ils ont ainsi saboter tout le long du mandat qui s’achève dans quelques semaines. Or, ces millions auraient permis de promouvoir l’entrepreneuriat jeune. De réhabiliter quelques écoles. D’équiper les plateaux techniques de quelques centres de santé. De réaliser quelques forages dans les villages et même les grandes métropoles où la question de l’eau potable est devenue un véritable casse-tête Chinois. C’est ainsi que plusieurs députés ne sont plus la bienvenue dans leur circonscription politique respective. Tout simplement parce que beaucoup d’entre eux auraient permis aux agriculteurs de réaliser de très grandes plantations. Mais, hélas ! Les pistes agricoles ne sont pas entretenues et ne facilitent pas la tâche aux acteurs dans le cadre de l’écoulement de leurs produits. C’est ainsi que plusieurs bassins agricoles qui sont pourtant classés parmi les plus riches de ce pays, ne sont pas exploités. Car, le réprofilage des routes secondaires n’a pas été à l’ordre du jour dans plusieurs parties du pays, quand bien même les députés avaient la possibilité de le faire. Leur casquette d’élite, d’hommes politiques et pour certains d’hommes d’affaires ne leur a pas emmener à accorder des bourses à certains élèves pour les encourager à aller à l’école. On connait plusieurs établissements scolaires à travers le pays qui n’ont pas de tables bancs, qui n’ont pas de salles de classe, ni d’enseignants, alors que ces élus pouvaient puiser dans les fonds qui leur sont alloués pour payer les instituteurs vacataires, construire des salles de classe même à l’aide des briques de terre, ou offrir des bancs à ces écoles.
C’est le bilan qu’on peut faire de cette mandature qui s’achève. Que réserve la prochaine ? C’est la question que tout le monde se pose.
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